1. La Réhabilitation, qu’est-ce que c’est, à quoi ça sert ?
La réhabilitation respiratoire représente une part importante du traitement de la BPCO. Elle regroupe l’ensemble des moyens et des techniques permettant de réduire le handicap généré par la maladie, et d’améliorer la qualité de vie : amélioration des capacités à l’effort et à l’endurance, des activités sociales, diminution de la sensation d’essoufflement, de l’anxiété, de la dépression…(1)
La réhabilitation respiratoire peut être proposée à toute personne atteinte de BPCO, dès lors qu’il existe un handicap significatif et dès le stade modéré (stade II). Elle est en revanche contre-indiquée en cas de pathologie cardiaque ou circulatoire associée … ou bien en l’absence de motivation !(1)
La réhabilitation respiratoire peut être réalisée en centre, en ambulatoire ou à domicile, selon les possibilités et les souhaits du patient concerné en termes de déplacement(1)
2. Pourquoi suis-je concerné(e) ?
Votre médecin vous a proposé d’intégrer un programme de réhabilitation respiratoire car il a jugé que le stade de votre BPCO le justifiait, et que la maladie avait des répercussions sur votre quotidien, particulièrement du fait de votre essoufflement persistant malgré le traitement médicamenteux, d’une difficulté à supporter les efforts, voire d’un impact sur votre vie sociale(1).
Le programme global de réhabilitation respiratoire permettra de réduire votre sensation d’essoufflement, d’améliorer votre vie au quotidien et, le cas échéant, de réduire ou prévenir un état anxieux ou dépressif(1).
3. Y-a-t-il un âge limite pour entreprendre une réhabilitation respiratoire ?
Un âge avancé ne représente pas, en soi, une contre-indication et les bénéfices du programme sont également indépendants de l’âge. Seules certaines pathologies associées cardiovasculaires, neurologiques (Maladie neuromusculaire et/ou ostéoarticulaire rendant impossible le réentraînement) ou encore votre manque de motivation, peuvent constituer des contre-indications ! (1)
4. Puis-je entreprendre une réhabilitation respiratoire malgré mes problèmes cardiaques ?
Certains problèmes cardiovasculaires représentent effectivement la principale contre-indication au réentraînement à l’effort. Certaines affections (angor instable, infarctus récent, insuffisance cardiaque instable…) constituent des contre-indications absolues. Si votre médecin estime que votre BPCO, de par sa sévérité et son impact, justifie un programme de réhabilitation respiratoire, il proposera une évaluation précise de vos problèmes pour définir la possibilité ou le cadre du programme(1).
5. Je n’ai jamais fait de sport de manière régulière, pourrai-je suivre une réhabilitation respiratoire ?
Toutes les personnes atteintes de BPCO et concernées par la réhabilitation respiratoire n’ont pas le même niveau d’entraînement et d’endurance, selon qu’elles ont pratiqué ou non un sport ou une activité physique de manière régulière. C’est pourquoi la réhabilitation respiratoire se conçoit selon un programme individualisé en fonction des objectifs à atteindre chez chacun, et de ses capacités initiales(1). Si votre médecin vous a prescrit un programme de réhabilitation, celui-ci débutera par un bilan initial incluant des épreuves à l’exercice permettant de définir spécifiquement le type d’entraînement qui vous sera adapté et bénéfique(1).
6. En pratique, comment puis-je m’inscrire à un programme de réhabilitation respiratoire ?
Avant de commencer un programme de réhabilitation respiratoire, votre médecin évaluera vos objectifs, vos besoins spécifiques et différents critères de santé (statut tabagique, santé nutritionnelle, autre maladie associée, capacité d’exercice, etc) (1).
7. La durée et le lieu du programme sont-ils dépendants de la gravité de ma BPCO ?
La réhabilitation respiratoire est appropriée pour la majorité des personnes atteintes de BPCO, mais doit dans tout les cas être personnalisée pour en maximiser les effets. La fréquence jugée efficace est de 2 séances par semaines pendant 6 à 8 semaines(1).
Il est possible de suivre un programme de réhabilitation respiratoire à domicile, à l’hôpital ou en centre. Le lieu du programme est défini avec votre médecin en fonction de vos capacités, possibilités, et envies de vous éloigner ou non de votre domicile (1). Ces programmes obtiennent des résultats similaires tant que la fréquence et l’intensité des séances restent équivalentes.
8. Qu’est-ce que la réhabilitation respiratoire va m’apporter ?
Les apports sont considérables : La réhabilitation respiratoire est la stratégie thérapeutique la plus effective pour diminuer l’essoufflement, améliorer l’état de santé et la tolérance à l’exercice des personnes atteintes de BPCO(1).
Ces bénéfices et leur maintien impliquent que vous soyez motivé(e) au départ et à l’issue du programme concernant votre hygiène de vie, la poursuite d’une activité physique et la mise en pratique des conseils prodigués lors des séances d’éducation thérapeutique (1).
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9. Le programme va-t-il me guérir ?
Au sens physiopathologique, la guérison sous-entendrait la réversibilité de l’obstruction des voies aériennes caractéristiques de la BPCO. Or, l’évolution lente et progressive de cette obstruction n’est réversible qu’aux stades précoces de la maladie, à condition d’un sevrage tabagique total et définitif.
En revanche, la réhabilitation respiratoire intégrée dans une stratégie de prise en charge globale incluant le sevrage tabagique et les traitements médicamenteux va largement et efficacement contribuer à améliorer votre quotidien au niveau respiratoire et également psychologique. Ce bénéfice a été prouvé par de nombreuses études effectuées dans divers pays (1,2). L’amélioration de votre qualité de vie sera par ailleurs maintenue si vous entretenez les bénéfices respiratoires acquis par des exercices adaptés et l’application des conseils dispensés lors du stage (2).
10. A la fin d’un programme, dois-je continuer les séances à la maison ?
Un des enjeux de la réhabilitation respiratoire est le maintien des acquis du programme lui-même. L’entretien du réentraînement à l’effort peut ainsi être assuré seul ou chez soi (montée/descente des escaliers, vélo d’appartement). Par ailleurs, des activités associatives basées sur la marche et les sorties devront être recherchées pour compléter de manière conviviale les activités à domicile (1).